"Peut-on oublier l'être que l'on a tant aimé
Celui pour qui on avait donné sa vie."
Cela fait maintenant 5 heures que j'ai quitté Carvin.
Un sentiment de tristesse et de désespoir m'envahit, faisant couler mes larmes.
Être partit en laissant mon passé derrière moi...
8h28 Le TGV à destination de Lille quitte la gare, à bord du train des hommes affaires discutent ensemble, un couple se tient la main, c'est alors que j'entreprends de t'écrire ce qui devait être ma dernière lettre.
9h28 Me voilà arrivé à Lille, seul dans une ville inconnue, je tentai de trouver la navette qui me permettra de rejoindre Libercourt, j'ai appris que ce dernier partira à 11h00.
Je restais dans la gare, profitant de cette occasion pour aller déjeuner et terminer ma lettre.
11h34 Me voici à Libercourt à 5km de Carvin, les bus n'étant pas en circulation je décide alors d'entreprendre une longue marche, sur le chemin je pense, à notre passé, à cette journée, à toi tout simplement.
12h27 Mon rêve devenait réalité, j'étais devant ta maison, brique rouge, fenêtre turquoise, c'est la plus belle maison de la rue
Les larmes envahissent mes yeux, je reste plusieurs minutes figé devant ta maison ne sachant pas quoi faite, 15 minutes après j'entreprends d'appuyer sur ta sonnette, mais au moment d'appuyer je me rappelais d'une promesse que je t'ai faite : monté à Carvin sans jamais venir te voir.
Derrière cette porte se trouvait mon avenir, ma plus douce douleur...
Je me suis ensuite dirigé vers Lycée Diderot dans l'espoir de te voir, les élèves entraient et sortaient, mon souhait était de rentrer et me diriger vers les classes de première.
Encore une fois comment aurais-je réagit si je t'aurai rencontré ? Ecoutant que ma conscience je suis partis...
Mon après midi c'est passé au bord de l'eau. Sur le bord de l'étang, je me suis assis et j'ai pleuré.
Seul au bord de l'eau, sous une pluie battante, sous la froideur du nord, mon rêve se réalisait...
Je suis resté environs deux heures assis, la pluie accompagnait mes pleurs, car ce jours là le ciel pleurait lui aussi..
La pluie était de plus en plus violente et mes vêtements trempés, je décidais alors de retourner en ville et me mettre à l'abri dans un bar.
C'est là que j'ai écrite ma dernière lettre...
16h00 La pluie a cessé, j'ai me retrouve de nouveau en face de chez toi. La peur m'envahit de nouveau, car à tout moment tu pouvais rentré du lycée
J'attendais assis sur les marches d'une maison... J'aurai espéré rencontrer ta petite sœur et lui donner mon colis, mais il n'y avait personne...
17h27 La nuit tombe, un doux parfum d'hiver envahit la ville, je suis toujours devant ta maison, mon colis est déposé, un dernier regard et je part sans me retourner...
J'ai appris que tu es rentrée chez toi à 17h30. Alors que je partais tu te trouvais au bout de la rue. Ces dernières années nous avons passé notre temps à nous chercher, ce jour là une poignée de seconde nous a séparé. Beaucoup de personnes disent que l'on a toute une vie devant nous, mais ces 3 minutes étaient toute ma vie...
18h15 me voilà en gare de Lille Flandres, je marche pour rejoindre mon train mais j'entends une musique, une douce musique : Calogero "yalla" ta musique, celle que tu chantais... Hasard ou coïncidence, je me suis alors arrêter au milieu de la gare et l'ai écouté jusqu'à la fin, pour toi... pour nous...
Le TVG quitte peu à peu la gare de Lille, à travers la fenêtre le paysage est noir, pas une lueur dans les vastes champs du nord, pas une étoile.
Durant le voyage l'émotion est de nouveau présente, la femme qui était assise à coté de moi a essayé de me réconforter en me parlant, en m'offrant des friandises (que je raffole en tant normal).
Nous nous sommes racontés à tour de rôle notre journée, elle était venu à Lille pour visiter un musée, recueillir des informations, son voyage n'était pas terminé car elle se dirigeait vers le sud de la France.
De mon coter je ne lui ai rien raconté. A sa question : « et toi, qu'es tu venu faire à Lille ? »
Je lui ai seulement dit que je suis venu voir une amie de longue date...
19h34 Le train arrive en gare de Paris, avant de nous dire au revoir elle m'a souhaité de garder « cet amitié » aussi longtemps que possible, car la distance...
Je change de correspondance, un autre train m'attend pour me ramener chez moi.
21h15 Je rentre chez moi, la maison est vide, mes parents sont partis en Belgique voir mon grand père malade. Coucher sur mon lit, et pleurant... je m'endormais sous le parfum de Laurie pour continuer « ce rêve ».
Tu as réalisé mon rêve, celui de s'évader sous le ciel étoilé, partir au bout du monde.
Tu m'as réconforté, écouté dans les moments les plus difficiles.
Ensemble on a été heureux, on a pleuré ensemble, on a rigolé ensemble, on s'est tout simplement aimé...
Beaucoup de personnes ont joué sur mes sentiments, j'étais effrayé par ce mot, alors je te croyais comme les autres filles, mais malgré cela tu m'as attendu, entre larmes et tristesse... en te voyant j'ai compris ce que l'on pouvait faire par amour, alors je t'ai ouvert mon coeur, pour qu'un rêve puisse commencer.
Malgré les événements tu es toujours là, à m'envoyer des lettres qui restent fermer, à m'appeler sans que je ne décroche. Pourquoi es-tu toujours là pour moi? Pourquoi penses-tu encore à moi?
Tu m'as tellement aidé... mais il est temps d'oublier ce qui est aujourd'hui qu'un simple "souvenirs" ...
Le ciel ne sera plus jamais aussi noir qu'il ne l'est aujourd'hui, les étoiles ne brilleront plus comme avant, laisse moi raviver les cieux pour que notre souvenir soit à jamais éternel.
Sous la douceur du nord je me rappellerai...
Je t'aime pour toujours